Le comté de Grandshire est constitué de plusieurs domaines, manoirs et villes occupés par les dignitaires fréquentant les bals de Whitehall. Voici un portrait général des personnages que vous rencontrerez lors des Lettres de Whitehall.
Alexander
Forster
Propriétaire du domaine de Whitehall
-Époux d’Emmeline Forster-
Emmeline
Forster
Dame du domaine de Whitehall
-Épouse d’Alexander Forster-
Anna
Newbery
Artiste et mécène londonienne
-Épouse d’Augustus Wall Callcott –
Roger
Davis
Intendant du domaine de Whitehall
-Célibataire-
Ashton
Russel
Ami d’Alexander Forster
-Célibataire-
James
Lloyd
Majordome de Whitehall
-Époux de Catherine Johanson-
Samuel
Olliver
Valet de chambre d’Alexander Forster
-Célibataire-
Peter
Graham
Valet de pied de Whitehall
-Célibataire-
Dame
Carmen
Diseuse de bonne aventure
-Inconnu-
Dame
Irmène
Diseuse de bonne aventure
-Inconnu-
Whitehall
Image : A Regency House. View of a Country House and Conservatory (George Shepheard)
Le domaine de Whitehall est la plus riche propriété terrienne du comté de Grandshire. Traditionnellement sous le contrôle de la famille Sutton, il profita de la passion du précédent seigneur -Henry Sutton- pour l’agriculture et les nouvelles technologies. Le baronnet Henry Sutton suivit scrupuleusement, pendant les trente années où il fut à la tête du domaine, les directives de Georges III et veilla à la réorganisation de ses terres, à la modernisation des équipements agricoles et, surtout, à la décentralisation des pouvoirs de Whitehall au profit de villages de Lily Hall et Merry Hall. Les dépenses liées à ces ambitions menèrent pratiquement la famille à la faillite, mais le pari s’avéra payant vers 1810. Aujourd’hui, les prés de Whitehall font rougir d’envie leurs voisins et accordent à leur seigneur de généreuses rentes.
En 1811, au lendemain du décès de Henry Sutton, son fils unique William prit la relève du domaine. Or, le jeune homme assoiffé d’aventures et de gloire martiale s’engagea à titre d’officier au sein de l’armée de terre britannique avant même de clarifier sa propre succession. Peu soucieux des affaires seigneuriale, il préféra laisser ses terres sous la supervision de son proche ami et intendant, Roger Davis. Tragiquement, le nouveau seigneur perdit la vie en Espagne lors de la bataille de Vitoria en 1813 contre les forces du supposé roi d’Espagne Joseph Bonaparte. Ainsi, Sir Sutton ne laissa derrière lui ni épouse, ni successeur désigné clair. Ce n’est que deux ans après sa mort et à la suite d’interminables querelles légales qu’un cousin londonien de William, Alexander Forster, parvint à faire valoir ses droits sur le manoir de Whitehall, et ce au grand dam de l’entourage conservateur des Sutton.
Louise Hawking
Fille de Cyrus Hawking de la Hawking & Phillip Transport Company
-Célibataire-
Rev. Georges Alexander Cromwell
Prêtre de la paroisse d’Ashwick
-Veuf-
Peter
Arkwright
Petit-fils de Richard Arkwright, richissime industriel du Derbyshire
-Célibataire
Corenthin
de Bréan
Exilé français
-Célibataire-
Louis
de Bréan
Exilé français
-Célibataire-
August
Follet
Frère de Theodore Follet, fondateur de la Grandshire Finest Cotton Corporation
-Veuf-
Henri
Follet
Fils de Leopold Follet
-Célibataire-
Florent
Follet
Fils de Leopold Follet
-Époux d’Eliza Follet-
Eliza
Follet
Fille d’Albertus Hawking
-Épouse de Florent Follet-
Nathaniel
Follet
Fils de Leopold Follet
-Célibataire-
Ophelie
Follet
Fille de Leopold Follet
-Célibataire-
Theodora
Follet
Fille de Leopold Follet
-Célibataire-
Elizabeth
Follet
Fille de Leopold Follet
-Célibataire-
Beatrice
Follet
Fille de Leopold Follet
-Célibataire-
Ashwick
Image : Corner of Market Place Newark Nottinghamshire (Joseph Paul)
La ville d’Ashwick est, avec Harford, la principale agglomération du Grandshire. Celle-ci est le point de rencontre et lieu de résidence de plusieurs des grandes fortunes du comté, ce qui explique que l’audacieuse initiative du “Grand canal” y ait vu le jour en 1811. John Dicken, Lord-Lieutenant du comté, a fait de cette communauté son premier lieu de résidence et y coordonne les officiers de paix royaux et le développement économique et industriel de la région. Le Révérend Georges Alexander Cromwell veille quant à lui scrupuleusement à la pureté spirituelle de la paroisse grandissante.
Parmi les nouvelles élites de la upper middle class résidant à Ashwick, certaines sont dignes de mention. Au coeur de la ville se trouve d’abord la maison-mère de la Hawking & Phillip Transport Company, une entreprise affrétant des navires sur le Pacifique et fournissant en vivres et matériaux la Nouvelle-Galles du Sud. Grâce aux contacts d’Abraham Phillip -frère du premier gouverneur de la colonie- et au génie administratif de Cyrus Hawking, l’entreprise gère en 1815 des entrepôts dans les plus grands ports de l’Empire. Un peu plus loin, près du Grand canal nouvellement aménagé, la Grandshire Finest Cotton Corporation fournit en textile de qualité les acheteurs du pays. Grâce à l’esprit aventureux de son principal actionnaire, Leopold Follet, les métiers à tisser de l’entreprise sont approvisionnés en coton malgré les guerres initiées par les nouveaux États-Unis d’Amérique.
Cornelius
Huxley
Propriétaire de la Huxley Steam Company
-Époux d’Edith Huxley-
Edith
Huxley
Philanthrope au sein de la Société pour l’amélioration du confort des pauvres
-Épouse de Cornelius Huxley-
Lucy
Huxley
Fille de Cornelius Huxley
-Célibataire-
Camelia
Huxley
Fille de Cornelius Huxley
-Célibataire-
Violette
Huxley
Fille de Cornelius Huxley
-Célibataire-
Blackhill
Image : Coalbrookdale by Night (Philip James de Loutherbourg)
La ville de Blackhill est l’épicentre de la révolution industrielle dans le Grandshire. Contrairement à Ashwick où le développement fut réalisé dans une certaine propreté et organisation, Blackhill a triplé en population lors des vingt dernières années. Cette croissance quasi-incontrôlable est explicable par l’implantation de nombreuses usines de transformation et la présence de la Redmill Colliery, une riche compagnie d’extraction de charbon. Majoritairement habitée par les ouvriers et mineurs, la ville est littéralement divisée en deux : la haute bourgeoisie locale cherchant à s’extraire de la fange dans de cossues résidences au sommet des collines, et les prolétaires s’entassant dans les appartements et chaumières à leurs pieds. Néanmoins, malgré tous leurs efforts, les mieux nantis n’échappent pas aux épais nuages de fumée de charbon que crachent les usines des environs.
Parmi les noms les plus distingués de Blackhill se trouve celui de la famille Huxley, propriétaire de la Huxley Steam Company. Productrice de pièces de machinerie à vapeur, la compagnie a connu depuis cinq ans une expansion remarquable. En 1815, ce sont près de deux cents ouvriers journaliers qui travaillent dans son usine et habitent dans les appartements que l’entreprise met à leur disposition. Malgré ses profits record, la famille redonne à la communauté par le biais de la “Société pour l’amélioration du confort des Pauvres”, une initiative philanthropique réputée dans tout le Grandshire. La famille Huxley, elle-même frappée par les accidents de travail, est sensible à la réalité de ses ouvriers.
Waine Wright
Fils de Fergus Waine de la Waine Armement Ltd.
-Célibataire-
Black Road
Image : Industrial Scene South Hetton Colliery near Sunderland (John Wilson Carmichael)
Le village industriel de Black Road est apparu il y a moins de vingt ans de cela en réponse à l’essor de la ville de Blackhill, au nord, et des incessantes guerres contre la France. À quelques heures à peine des industries charbonnière et métallurgique de Blackhill, la famille Wright, appuyée par plusieurs investisseurs et partenaires de Londres, fit aménager une usine d’armement et de munitions apte à fournir le Grandshire Royal Arsenal tout en s’approvisionnant directement auprès des fournisseurs du comté. Depuis, la centaine d’ouvriers et leurs familles s’entassent dans cette “banlieue” naissante entièrement tournée vers le fonctionnement de la Waine Armement Ltd..
Il ne faut toutefois pas croire que l’actuel propriétaire et fondateur de l’entreprise, Fergus Waine, est le seigneur des terres ou seul maître à bord. Si au quotidien il veille au développement de l’industrie et en tire une pitance honorable, il partage avec de puissants associés et investisseurs le pouvoir décisionnel. Même la Couronne, toujours préoccupée par le sort des armes produites sur son sol, garde un oeil attentif sur cette gestion.
Marcelia Blackwell
Fille de Frederick Blackwell
-Célibataire-
Charlotte Blackwell
Fille de Frederick Blackwell
-Célibataire-
Frederick Blackwell
Seigneur de Black Well
-Veuf-
Black Well
Image : Bramall Hall, Stockport, Cheshire (Inconnu)
Le domaine de Black Well est la propriété de la famille Blackwell depuis des siècles. Situé à la frontière du Grandshire et du Northamptonshire, il se trouve souvent négligé par les habitants des deux comtés malgré l’importance stratégique de son exploitation forestière.
Autrefois, tout le nord-ouest du Grandshire était sous le contrôle des Blackwell qui jouissaient alors non seulement des terres, mais aussi d’un titre de baronnet de la Couronne. Or, il y a quelques décennies de cela, une querelle entre deux frères mena à la division du domaine : Meadow Hall à l’ouest et Black Well au nord. Le titre de baronnet, détenu par l’aîné William Blackwell, fut emporté vers Meadow Hall, laissant la propriété de Black Well comme un simple domaine forestier et isolé sous la gestion de son frère Frederick Blackwell. Pour ce dernier, Meadow Hall est une malédiction ayant frappé la famille et une tentation placée par le Seigneur afin d’alimenter la vanité des aristocrates. La mort tragique et récente dans un incendie de William Blackwell et de deux de ses fils n’a fait que renforcer cette conviction. Lui-même gravement malade, Frederick cherche aujourd’hui à mettre fin à cette malédiction pour le bien des générations futures.
Edmund DeLacy
Lieutenant de l’armée et fils de Henry DeLacy
-Veuf-
Rose
DeLacy
Fille de Henry DeLacy
-Célibataire-
Madeline
Gresham
Fille de Henry DeLacy
-Épouse de Sir Thomas Gresham-
Blossom Well
Image : Classical landscape (Jean Victor Bertin)
Blossom Well était autrefois l’un des bourgs importants du Grandshire. Au sommet de ses collines, des plantations d’arbres fruitiers donnaient son nom à la communauté qui, à chaque printemps, était embaumée du parfum des fleurs. Cependant, une série d’hivers rigoureux et de mauvaises récoltes au début du siècle, combinée à l’essor des bourgs voisins de Harford et Bridge Gate, sapèrent dramatiquement l’économie de l’endroit. En moins d’une décennie, le marché local fut pratiquement déserté des voyageurs et plusieurs investisseurs, producteurs et, finalement, habitants, en vinrent à transférer leurs négoces et domiciles vers d’autres régions du comté.
C’est la famille DeLacy, présentement dirigée par le conservateur patriarche Henry DeLacy, qui est propriétaire du domaine. Au fil des décennies, celle-ci a à la fois connu la prospérité et le déclin de sa propriété. Même si ses finances demeurent, selon les rumeurs, à flot grâce à des investissements des butins rapportés des guerres napoléoniennes par le fils Edmund DeLacy, l’état de Blossom Well ne peut qu’inquiéter. Les DeLacy dédaignent l’essor de la bourgeoisie dans le Grandshire et se refusent à le financer, que ce soit comme investisseurs ou partenaires. On se demande donc aujourd’hui si la famille cherchera à faire renaître sa propre industrie maraîchère ou si elle s’ouvrira à de nouvelles perspectives.
Jean Louis De Fontaine de La Tour Dauterive De Vendée
Exilé français et hôtellier
-Veuf-
Joséphine De Fontaine de La Tour Dauterive De Vendée
Fille de Jean Louis De Fontaine de La Tour Dauterive De Vendée
-Célibataire-
Aubépine De Fontaine de La Tour Dauterive De Vendée
Fille de Jean Louis De Fontaine de La Tour Dauterive De Vendée
-Célibataire-
Gaspard-Aimé, cadet de Massue-Rousselle
Exilé français et précepteur
-Célibataire-
Edith De Fontaine de La Tour Dauterive De Vendée
Philanthrope et fille de la famille Chatterton
-Épouse de Jean-Baptiste De Fontaine de La Tour Dauterive De Vendée-
Olympe Lumley
Fille du diplomate Sir Archibald Lumley
-Célibataire-
Marion Fleury D’Auvreché
Exilée française
-Épouse d’Antoine Fleury D’Auverché-
Rose Fleury D’Auvreché
Fille d’Antoine Fleury D’Auverché, banquier londonien
-Célibataire-
Bridge Gate
Image : Canal Scene with Drawbridge (Augustus Wynantz)
La ville de Bridge Gate est le premier point d’entrée des marchands et navigateurs traversant le Grandshire a partir de Londres. À partir de là, ceux-ci peuvent prendre la route de Queen’s Church à l’est, d’Ashwick au nord-ouest et même d’Oxford au sud-ouest. En raison de son positionnement stratégique, Bridge Gate s’est développé autour de ses marchés disparates. En 1811, sous l’initiative de la corporation urbaine, ces derniers fusionnèrent afin de fonder le Bridge Gate Grand Market, une foire commerciale attirant quotidiennement des acheteurs et producteurs du Grandshire.
L’un des traits uniques de Bridge Gate est toutefois son importante diaspora française. Effectivement, en 1794, nombre de nobliaux français et de loyalistes furent passés au fil de la guillotine dans le cadre de la Terreur. Pour plusieurs survivants, la fuite devint l’unique moyen d’échapper à une dépossession complète ou, pire, à la mort. Le choix de Bridge Gate pour plusieurs exilés est le résultat des efforts importants déployés par Sir Archibald Lumley, diplomate anglais et francophile établi à Paris au moment de la Révolution, afin de déplacer les réfugiés vers le sol britannique. Bridge Gate accueillant déjà plusieurs amis de la France -dont la famille Chatterton-, le choix se porta sur ce lieu comme terre d’accueil. Aujourd’hui, la culture française -de la cuisine à la mode- y est bien vivante.
Eleonore
Pembrooke
Fille de Lawrence Pembrooke
-Célibataire-
Amelia Pembrooke
Régente de Brooke Hills
-Veuve-
Aurore
Spencer
Fille de Lawrence Pembrooke
-Épouse de Jeremy Spencer-
Roland
Pembrooke
Officier de la Marine et fils de James Pembrooke
-Célibataire-
Rose
Pembrooke
Fille de Lawrence Pembrooke
-Célibataire-
Prudence
Pembrooke
Mère de Roland Pembrooke
-Épouse de James Pembrooke-
Edmund
Pembrooke
Officier de la Marine et frère de Lawrence Pembrooke
-Célibataire-
Brooke Hills
Image : Trinity Hall from the Fellows (Garden Richard Bankes Harraden)
La propriété de Brooke Hills fut vendue par le baron d’Everleigh il y a quarante ans de cela à Lawrence Pembrooke. Jusqu’alors, les Pembrooke étaient parmi les plus anciens et industrieux dépendants de la famille noble, leur propre nom étant dérivé des terres qu’ils entretenaient et habitaient depuis des siècles. En remerciement pour leurs services et afin de renflouer leur trésorerie malmenée par de mauvais investissements dans les colonies américaines, les Everleigh se départirent à bon prix des terres peu développées de Brooke Hills, permettant aux Pembrooke de faire leur entrée dans l’aristocratie terrienne. La forêt de Lone Wood, encore aujourd’hui, est soigneusement préservée en mémoire du passé de forestiers et travailleurs des Pembrooke.
Depuis la mort de Lawrence Pembrooke il y a deux ans, sa veuve Amelia Pembrooke joue le rôle de tutrice auprès de leur héritier à la santé fragile et âgé d’à peine trois ans. Cette situation particulièrement délicate est la conséquence directe de l’entail de Brooke Hills établi dès l’achat de la propriété par le baron Everleigh et messire Pembrooke : seul un héritier mâle de Lawrence Pembrooke peut hériter des terres. Advenant qu’aucun candidat ne soit trouvé, la propriété reviendra immédiatement à la famille Everleigh moyennant un dédommagement financier minimal. Telle était la condition d’acquisition initiale de Brooke Hills qui, encore aujourd’hui, nourrit l’anxiété de la veuve et de son entourage.
William Lockwood
Commandant de la marine et fils de Gerald Lockwood
-Célibtaire-
Cloverford
Image : A Review on Woolwich Common (Edward Daye)
Situé à la frontière de l’Oxfordshire au sud du comté, le domaine de Cloverford vit au rythme du passage des soldats en permission. Le village est en effet l’agglomération la plus proche du Grandshire Royal Arsenal, où sont stationnées quelques centaines de soldats des armées impériales et autant de recrues en formation. Certes, le Grandshire Royal Arsenal n’a pas le prestige des grandes académies militaires du pays et n’accueille pas d’officiers, mais il est un lieu reconnu de premier entraînement pour les soldats et marins anglais. Lorsque ces derniers obtiennent congé, ou encore au début ou à la fin de leur formation, ils se rendent dans les auberges de Cloverford pour y célébrer -ou noyer- leur nouvelle vie.
Le propriétaire du domaine est Sir Gerald Lockwood, lui-même capitaine de frégate ayant arpenté les mers d’Asie, est à la retraite depuis vingt ans. Nostalgique de son passé militaire, il accueille avec joie ces recrues sur ses terres, allant jusqu’à réserver une place à certains des plus prometteurs dans son manoir lors de réceptions. Ce n’est pas un hasard si ses fils, Oswald et William, ont eux aussi embrassé la carrière militaire dans la Royal Navy.
Edgar Brighton
Fils de George Brighton
-Célibataire-
Ophelia Brighton
Fille de George Brighton et mécène de l’Association pour le Bien-Être des Troupes Britanniques
-Célibataire-
Martha
Brighton
Fille de George Brighton
-Célibataire-
Dewberry Hall
Image : Figures in a Garden before a Georgian House (British School)
À la frontière du Northamptonshire au nord-est du comté, Dewberry Hall est l’exemple parfait de l’ascension de la middle class parmi l’aristocratie terrienne anglaise. En 1784, George Brighton, alors jeune investisseur au sein de la East India Company, acquit à fort prix le manoir aux mains de la famille Davis. Ces derniers, endettés outre mesure par la passion dévorante de leur principal représentant Jeremy Davis pour les jeux de hasard, se départirent de leur domaine mal entretenu au grand plaisir de l’ambitieux marchand Brighton. En 1789, la vaste forêt de Dewberry Park s’ajouta à sa propriété, achevant de dépouiller les Davis de leurs domaines ancestraux.
Dans les décennies qui suivirent, George prit pour épouse Margaret Brighton et fonda sa propre famille en tant que nouvel aristocrate. Or, la naissance de ses quatre enfants ne le détourna pas de ses intérêts commerciaux en Inde. Lorsque l’aîné -Edgar Brighton- fut en âge de gérer le domaine, George et Margaret s’établirent de façon quasi-permanente à la station de Bengal d’où ils coordonnèrent l’exportation de soies destinées aux tisserands spécialisés d’Angleterre. Malheureusement pour les parents, leur travail assidu pour élever leur nom au sein de l’aristocratie est quotidiennement entaché par les divers écarts de conduite de certains de leurs enfants qui peinent à honorer la rigide étiquette de la upper class.
Lady Rosalind Everleigh
Fille de Lord Arthur Everleigh
-Célibataire-
Thomas Lawrence
Notaire de la Flower & Lawrence Co.
-Célibataire-
Everleigh Hall
Image : Moseley Hall Worcestershire (British School)
Le domaine d’Everleigh Hall couvre une vaste superficie des terres au sud-ouest du “Grand canal”. Lord Arthur Everleigh, baron d’Everleigh et propriétaire de ce domaine, disparut en mer avec sa femme au printemps de l’an 1814. Il ne laissa pour lui succéder aucun héritier mâle, ses fils ayant trouvé la mort respectivement à la guerre, lors d’un accident de chasse et lors d’un duel illégal. Il revint à sa fille aînée, Constance, d’hériter. Or, peu après, le stress et une grave pneumonie l’emportèrent à son tour, forçant sa seconde fille, à porter le poids des responsabilités familiales malgré son jeune âge et son manque de préparation à la tâche. En l’absence de tout autre héritier pouvant légitimement prétendre à la propriété d’Everleigh Hall, celle-ci était garante de l’avenir de son nom. Cependant, un grave obstacle se dressait sur sa route : l’entail lié aux propriétés de son père.
Effectivement, selon les conditions de l’entail d’Everleigh Hall, seul un héritier était autorisé à hériter de la propriété. Ainsi, si Rosalind devait échouer à prendre époux avant la fin des procédures légales liées à la succession de Lord Everleigh, la propriété serait transmise au plus proche parent de la famille, soit un petit cousin d’Oxford du nom de Peter Bacon. Rosalind conserverait alors sa noblesse personnelle, mais perdrait toutes les terres et rentes associées et serait la dernière de sa lignée. En 1815, devant les yeux de tout le Grandshire l’observant avec admiration et tristesse, la jeune femme se doit de résoudre de toute urgence cette première crise de son existence : se marier suffisamment rapidement pour préserver ses propriétés tout en honorant son statut de baronne d’Everleigh.
Lady Eleanore FitzWilliam
Dame de Fairmouth
-Épouse de Sir Richard FitzWilliam-
Fairmouth
Image : Fairmouth The Priory Church and Village of Upholland (Charles Towne)
Le village de Fairmouth est la propriété de Sir Richard FitzWilliam, un austère marchand et gestionnaire ayant fait fortune dans le commerce du thé avec son célèbre partenaire Richard Twining, l’un des directeurs de la East India Company. Tout comme la communauté de Oxheaven, Fairmouth est principalement voué aux affaires agricoles. Grâce aux généreux investissements accordés par Sir FitzWilliam depuis des décennies, une prestigieuse foire agricole -la plus importante du Grandshire selon ses habitants- y est tenue annuellement. Au début du mois de septembre, des centaines de marchands, négociants et propriétaires y convergent donc afin de jouir du fruit des moissons estivales et de découvrir les nouvelles technologies agricoles révolutionnaires.
À la fin de l’année 1814, l’unique fils et héritier de Sir FitzWilliam et de son épouse, Lady Eleanore FitzWilliam, a connu la mort lors des conflits contre les États-Unis dans le nouveau monde. L’avenir du domaine est aujourd’hui compromis, ses parents peinant toujours à surpasser leur deuil.
Lord
Charles Grey
Comte Grey et baron de Harford
-Célibataire-
Lady Hestia
Grey
Soeur du comte Charles Grey
-Célibataire-
Lady Mary Ponsonby
Fille du baron William Ponsonby
-Célibataire-
Thomas
Rivers
Domestique de Lord Charles Grey
-Célibataire-
Harford Castle
Image : Sunset, View of Warwick Castle (Thomas Baker)
Érigé au XIe siècle à la suite de la conquête normande de William Ier, Harford Castle était jadis un remarquable château fortifié de pierre élevé au milieu des marais de King’s Marsh. Pendant quelques générations, il fut sous l’autorité de la famille de Harford, elle-même baronne de la région de Harford qui contrôlait alors le bourg et le château éponymes. Toutefois, au fil des siècles et des querelles de succession, la lignée se scinda et perdit son nom, provoquant la division de la baronnie elle-même. En 1815, le descendant officiel des Harford est le comte Charles Grey deuxième du nom, qui accumule les titres de Comte Grey, Vicomte Howick, Baron Grey de Howick et Baron Grey de Harford.
Lord Grey ayant établi sa résidence permanente dans le nord de l’Angleterre, à Howick, il poursuit la longue tradition familiale de délaissement du Harford Castle et de ses marais. Ainsi, en 1815, le château, bien qu’habitable, a les allures d’une ruine sinistre se dressant au milieu du King’s Marsh et n’ayant pour unique valeur que le titre de peerage qu’elle accorde. Effectivement, il y a près de trente ans de cela, la gestion de la petite ville de Harford, en bordure des marais, fut cédée par le baron Grey à son frère afin de renflouer leurs trésoreries. Le domaine de la ville de Harford échappait jusqu’à tout récemment à la noblesse du Harford Castle.
Sir William
Grey
Seigneur du bourg de Harford
-Époux de Lady Rachel Grey-
Lady Rachel
Grey
Dame d’origine française
-Épouse de Sir William Grey-
Elisabeth
Grey
Fille de feu Sir Henri Grey II
-Célibataire-
Lady Ruth
Grey
Veuve de feu Sir Henri Grey II
-Veuve-
Henry Booth
Fils aîné de George Booth et héritier présumé de ses parts dans la Booth’s Distillery de Harford.
-Célibataire-
Nathaniel Booth
Fils de George Booth de la Booth’s Distillery de Harford
-Célibataire-
Harford
Image : Penrith market day (Emma Watson)
Autrefois, le bourg de Harford était la dépendance de la baronnie de Harford elle-même sous le contrôle de la famille comtale Grey. En 1785, Lord Henry Grey, premier du nom, fut confronté à une importante famine ravageant les Midlands. Afin d’éviter la faillite, il persuada son fils aîné et héritier, Charles Grey I, de céder à son second fils, Sir Henry Grey II, la propriété du bourg de Harford en échange d’un paiement sur vingt-cinq ans qui garantirait la santé de ses finances et la bonne gestion des lieux. Par ailleurs, les Grey du nord dédaignaient déjà depuis longtemps les affaires du coeur du royaume et étaient exaspérés par les voyages qu’elles requéraient. Pendant près de trente ans, le baronnie fut donc, dans les faits, divisée.
En 1814, Sir Henry Grey II mourut sans laisser d’héritier mâle. C’est Lord Charles Grey II, son neveu baron de Harford et comte Grey qui devint le principal héritier. Plutôt que de s’accaparer le bourg de Harford, il reproduisit la décision de son grand-père et vendit à son frère cadet, Sir William Grey, le contrôle de ce domaine. Ayant son mot à dire sur la construction du “Grand canal” devant traverser ses terres, la famille a jusqu’ici refusé vigoureusement que les industriels poursuivent leurs travaux et défigurent -selon leurs mots- leur magnifique domaine. Tel est le cas, par exemple, de la Booth’s Distillery, implantée dans le Grandshire depuis plus d’un demi-siècle, et espérant fermement que ce projet soit un jour finalisé.
Frederica Spencer
Fille de Brian Spencer
-Célibataire-
Jezabel Cooke
Fille de Brian Spencer
-Épouse de Frederick Cooke-
Kirdale Hall
Image : Dancing Marston Warwickshire (British School)
Kirdale Hall est la propriété de Brian Spencer et de la famille Spencer depuis plusieurs générations. Parfaitement situé sur la route entre Queen’s Church et Blossom Well, le village de Kirdale est une halte pour plusieurs voyageurs et marchands de passage. Si le domaine en lui-même ne rayonne pas par la productivité de ses terres, les taxes prélevées sur les commerces locaux permettent d’arrondir le budget des Spencer.
Il y a deux ans de cela, un scandale promptement amplifié et propagé par les voyageurs circula dans les boudoirs du Grandshire. La fille aînée de messire Spencer, Frederica, courtisait alors un officier de la Marine royale originaire de Blossom Well, Frederick Cooke. Le militaire, jouissant de coquets intérêts sur des butins rapportés de la guerre, représentait alors un parti recommandable pour Frederica. Or, à la surprise générale, l’attention de Cooke se détourna soudainement de sa promise pour se diriger vers sa soeur cadette, Jezabel Spencer. Quelques mois plus tard, les deux amoureux se mariaient, Jezabel prenant le nom de Cooke. Le scandale était complet : mariage de la cadette avant l’aînée, changement d’avis du promis et, comble de malheur, perte de la priorité d’héritage Kirdale Hall si Fredrica devait échouer à prendre époux d’ici le décès de son père (seul un fils ou un gendre pouvant hériter).
Eleanore
White
Mère de la famille White et régente de Lily Hall
-Épouse d’Albert White-
Emily
White
Fille d’Albert White
-Célibataire-
Mary
White
Fille d’Albert White et ancienne fiancée de William Sutton
-Célibataire-
Susannah Lucy White
Fille d’Albert White
-Célibataire-
Margaret White
Fille d’Albert White
-Célibataire-
Lily Hall
Image : Sion House the Island Section of the Garden (W Fenoulhet)
Le modeste domaine de Lily Hall fut pendant longtemps dans l’ombre de Whitehall. Toutefois, il y a quelques années, une opportunité en or se présenta à la famille White, alors propriétaire des lieux. Le seigneur de Whitehall Henry Sutton, dans un désir d’augmenter la rentabilité de ses terres, offrit au patriarche Albert White de prendre en charge la gestion et le développement des prés de l’est. Afin de sceller cette entente lucrative pour les deux maisons, le fils d’Henry -William Sutton- et la fille d’Albert -Mary White- se fiancèrent, garantissant aux propriétaires de Lily Hall un avenir radieux.
Or, il est connu que messire White était un bien mauvais négociateur. Plutôt que de remettre une dote au moment du mariage de sa fille, il accepta de s’en départir dès la demande en fiançailles. Les événements inopportuns se succédèrent alors, retardant le mariage : maladie et mort de Henry Sutton, guerres, troubles politiques, etc. Heureusement, les Sutton respectèrent l’entente de décentralisation et laissèrent la famille White gérer le développement des prés de l’est. À la mort de Henry en 1811, son fils William devînt seigneur de Whitehall. Plutôt que de conclure le mariage, il alla à la guerre et y mourut en 1813, faisant avorter les procédures de mariage et menant à la perte de la dote. Albert, complètement rongé par le stress, fit plusieurs crises cardiaques successives qui le laissèrent invalide, forçant son épouse à prendre les rênes du domaines. Plusieurs dans le comté s’interrogent aujourd’hui sur l’état réel des finances des White et se demandent si le nouveau seigneur de Whitehall honorera les ententes de ses prédécesseurs.
Simon
Blackwell
Fils de William Blackwell
-Célibataire-
Winston Gallow
Architecte
-Célibataire-
Meadow Hall
Image : Easby Hall 1800 (George Cuitt)
Le domaine de Meadow Hall est marqué par la tragédie. Pratiquement enclavé dans les terres de Whitehall, il est la propriété de la famille Blackwell depuis de nombreuses générations. À plusieurs reprises, les Sutton de Whitehall tentèrent de persuader, par de généreuses offres financières, les Blackwell de vendre leurs terres ou de se mettre à leur service, mais ces derniers refusèrent fièrement et conservèrent leur indépendance et leur titre de baronnet. Cette fierté frôlant l’orgueil devait toutefois être punie par le destin.
En 1779, le baronnet William Blackwell perdit sa première femme, Mary Blackwell, à la suite d’une grossesse difficile. William, père de deux fils, se remaria promptement à une jeune femme qui devait devenir Elizabeth Blackwell. Un an plus tard, celle-ci mit au monde un fils unique, Simon Blackwell, et mourut elle aussi en couche. Estimant que son domaine était maudit, le baronnet Blackwell abandonna toute ambition de mariage. En 1814, ses craintes semblèrent se confirmer lorsque William et ses deux premiers fils perdirent la vie dans un incendie qui emporta une section complète du manoir de Meadow Hall. Simon, menant à ce moment des études universitaires à l’extérieur, échappa aux flammes. En 1815, si tout semble pointer vers la désignation du dernier fils comme héritier légitime, son oncle Frederick -frère de William Blackwell- s’acharner à remettre en question sa légitimité afin d’empêcher, selon ses dires, la passation des pouvoirs et pour mettre fin à la “malédiction familiale”.
Edward Sutton
Colonel de l’armée britannique, frère de George et William Sutton
-Célibataire-
Helena O’Connell
Veuve de George Sutton
-Veuve-
Lady Marianne
O’Connell
Fille de Francis O’Connell FitzMaurice, comte de Kerry en Irlande
-Célibataire-
Merry Hall
Image : Malvern Hall Warwickshire (John Constable)
Merry Hall était jusqu’en 1805 la propriété de George Sutton, frère cadet du seigneur de Whitehall de l’époque Henry Sutton. George, officier de cavalerie dans les armées royales, était un homme bourru et peu cultivé envers qui Henry vouait une confiance irrationnelle. Cette confiance poussa ce dernier à céder au propriétaire de Merry Hall la gestion des prés de l’ouest de Whitehall peu avant son décès, assurant la prospérité et le développement mutuel des deux domaines.
George Sutton épousa Helena O’Connell en 1796. De cette union naquirent Owen et Anne Sutton, désormais âgés respectivement de 18 et 17 ans. Au décès de George en 1805, certaines clauses de succession méconnues surprirent toutefois la nouvelle veuve. N’ayant qu’une faible estime de son épouse et son premier héritier n’ayant pas atteint la majorité, le défunt avait placé avant sa mort ses avoirs sous la tutelle de son plus jeune frère, Edward Sutton. À son grand malheur, Helena ne pourrait administrer Merry Hall que sous la supervision de ce dernier. Heureusement pour elle, Edward, aussi officier dans l’armée britannique, était souvent outre-mer et lui accordait -par désintérêt ou réelle confiance- une grande liberté d’action. Helena ne se remaria pas, préférant investir son temps et ses ressources dans l’éducation des jeunes demoiselles du nord de Grandshire. En 1815 et dans l’attente de la majorité d’Owen Sutton, le colonel Edward Sutton demeure le protecteur officiel de la succession de Merry Hall.
Edward Halifax
Lieutenant de l’armée et fils de Sir Augustus Halifax
-Célibataire-
Matthew
Halifax
Fils de Sir Augustus Halifax
-Célibataire-
Lucrezia Halifax
Fille de Sir Augustus Halifax
-Célibataire-
Phoebe Allan
Fille de William Halifax
-Veuve-
Iora Halifax
Fille de William Halifax
-Célibataire-
Oxheaven
Image : View of East Riddlesden Hall (British School)
La prospérité du domaine d’Oxheaven repose en majeure partie sur les afflux d’argent en provenance des mérites guerriers de son propriétaire, Sir Augustus Halifax. Depuis la toute première coalition en 1792, l’officier de l’armée de terre fut de tous les principaux théâtres des guerres contre la France et Napoléon. Par ce dévouement, il se hissa à force d’achat de commissions et d’années de service au rang de Major-Général et fut nommé Chevalier en 1812, et ce malgré les controverses concernant son commandement. Effectivement, à plusieurs reprises, les contingents placés sous ses ordres auraient subi des pertes humaines anormalement élevées, faisant dire à plusieurs que l’officier n’hésitait pas à sacrifier ses subordonnés pour acquérir la moindre victoire. Néanmoins, les rentes, retours sur ses investissements et, surtout, butins rapportés du front permirent à Sir Halifax de maintenir le niveau de vie de sa famille malgré la modestie de son domaine.
En l’absence de Sir Halifax, c’est son premier fils, l’Écuyer Matthew Halifax, qui administre Oxheaven depuis des années. Cependant, avec le vieillissement du père et sa retraite éventuelle, l’avenir du domaine et, donc, du nom des Halifax est source de questionnement. Les Halifax poursuivront-ils dans la lignée des traditions militaires, ou exploreront-ils d’autres avenues telles le mariage ou l’ouverture aux industries pour maintenir leur style de vie?
Hellen Keaton
Belle-fille de l’Évêque du Grandshire
-Veuve-
Peter Bacon
Capitaine de l’armée britannique
-Célibataire-
Queen’s Church
Image : View of the High Street Windsor (William Westall)
La ville de Queen’s Church est depuis des siècles le siège religieux de l’Évêque du Grandshire, lui-même placé sous le regard spirituel de l’Archevêque de Canterbury. Après avoir connu un essor fulgurant lors de la construction de sa cathédrale au XVIe siècle, la population du bourg s’est stabilisée sous la gestion conservatrice des ecclésiastiques locaux. Résolument ancrée dans une vision traditionaliste de l’Angleterre, Queen’s Church refuse encore aujourd’hui d’embrasser l’industrialisation et l’économie de marché en progression. Encore aujourd’hui, Queen’s Church a les allures d’une ville tardant à s’extraire de la Renaissance.
En 1815, l’actuel évêque de Grandshire est le Révérend Stephen Keaton, un homme vieillissant et près de ses fidèles. Contrairement à plusieurs de ses homologues, il fréquentait jusqu’à tout récemment les soupes populaires, hospices et orphelinats de sa communauté. Or, depuis deux ans, la santé du vieillard décline rapidement, l’empêchant de voyager dans le comté. Le Saint Peter Orphanage, jouxtant la cathédrale de Queen’s Church, est le plus important de ceux-ci, des familles de tout le comté -réputées ou non- allant discrètement y déposer leurs nouveaux-nés dans l’espoir qu’ils y soient traités avec dignité.
Rev. Robert
Wynn
Prêtre de la paroisse de St-Mary
-Célibataire-
Isabel
Wynn
Fille du baronnet Philip Wynn
-Célibataire-
St-Mary
Image : Tintern Abbey (Benjamin Williams)
Le village de St-Mary fut fondé au Moyen- ge en tant que dépendance d’une abbaye catholique. Halte pour les voyageurs, havre de paix pour les indigents et archives du savoir régional, l’institution fut dissoute au début du XVIe siècle par Henri VIII dans sa volonté d’éliminer toute opposition de l’Église catholique dans le royaume. L’abbé de l’époque, propriétaire d’un vaste domaine, fut publiquement exécuté, ce qui permit à quelques familles aisées de se partager le contrôle et la gestion de ses possessions. Parmi celles-ci se trouvait la famille Wynn, étroitement liée à la Couronne. Au fil des années, les Wynn consolidèrent leurs terres autant par la politique que la foi, puis acquirent le titre héréditaire de baronnet. La fondation en 1788 de l’hôpital St-Mary dans les vestiges de l’abbaye d’antan confirma leur hégémonie.
En 1815, le propriétaire de St-Mary est le baronnet Philip Wynn. Or, avec la mort récente de son fils aîné Ernest Wynn et le refus du second fils Robert Wynn de quitter ses fonctions de prêtre de la paroisse de St-Mary, la succession semble incertaine. C’est sa fille, Isabel, qui semble être désignée pour l’obtention de ce privilège, à la condition de prendre époux et abandonner sa vie d’artiste.
Lord Pierce Mansfield
Baron de Cary en Irlande
-Célibataire-
Lady Clarissa Redmont
Baronne de Winterborough
-Épouse de Lord Clarence Redmont-
Winterborough
Image : River Landscape with Sheep on the Near Bank and a Boat House on the Far Bank British (English School)
Le domaine de Winterborough est la propriété de Lord Clarence Redmont, baron de Winterborough, depuis deux décennies. Avant lui, c’est son père qui obtint le premier le titre et le domaine à la suite de ses services lors de la guerre d’indépendance américaine. Originaire du nord de l’Irlande, plus précisément du comté d’Antrim, celui-ci est un lointain parent de la famille de barons de Cary. Malgré ses origines, Clarence est converti à l’anglicanisme depuis toujours, est un fidèle sujet de la Couronne et, par conséquent, s’attire parfois les reproches de ses compatriotes revendiquant l’autonomie de l’Irlande en ses terres natales. C’est dans un désir d’unification que, il y a cinq ans de cela, il épousa Clarissa Mansfield, fille du baron de Cary. Le mariage de convenance était avant tout politique et visait à la fois à apaiser les rancœurs à l’endroit de Clarence qu’à laver la réputation des Mansfield mise à mal par la participation à certaines actions politiques indépendantistes.
En 1813, Lord Clarence est toutefois disparu lors d’une partie de chasse dans le nord de l’Irlande. Son épouse, laissée seule dans l’incertitude de revoir son époux, est désormais responsable de la gestion du domaine de Winterborough.