Val-de-Ciel

Capitale : Haut-Dôme, la Main céleste

Devise historique : «Vînt la lumière»

Inspirations : Spiritualité, dévotion, prosélytisme


La capitale spirituelle du royaume d’Ébène est assurément le marquisat du Val-de-Ciel. Couvrant le nord des Monts Namori, le Val-de-Ciel fut fondé par des adeptes du Roi-Prophète qui aspiraient à reconstituer l’histoire de sa venue. Au fil des expéditions dans les montagnes, des regroupements de fidèles choisirent de s’établir dans les vaux les plus hospitaliers afin de se rapprocher du Céleste. La logique était simple : se rapprocher des cieux afin de se rapprocher du dieu. C’est vers le milieu du premier siècle de l’ère royale que plusieurs communautés décidèrent d’unir leurs efforts afin d’ériger une cité spirituelle sur le plateau habitable le plus élevé des monts, “la Main céleste”. D’abord modeste, la ville -baptisée Haut-Dôme- devint avec les décennies un lieu de pèlerinage prisé par les fervents du royaume d’Ébène.

Aujourd’hui, le Val-de-Ciel est la terre de rencontre des éminences célésiennes. Même si tous soupçonnent que le sol du palatinat est riche en métaux de toutes sortes, l’économie de la province repose depuis des décennies sur le « tourisme » religieux qui s’y opère. Effectuer un pèlerinage dans les montagnes constitue, pour la plupart des sujets du royaume, un projet pour lequel ils économisent toute leur vie durant. Dès lors, lorsqu’ils finissent par se déplacer vers Haut-Dôme ou les Ossuaires des Hautes-Terres, les pèlerins portent avec eux les biens qui iront enrichir les coffres du palatinat. C’est par la mer, grâce aux installations de Port-Céleste à l’est, ou par les vallées et plateaux montagneux, grâce aux routes transitant par Porte-Sainte, que ces fidèles réussissent à atteindre les ultimes étapes de leurs pérégrinations.

Initialement un palatinat comme les autres au sein du royaume d’Ébène, le Val-de-Ciel parvint à ressortir de la Guerre de l’Avènement lors du quatrième siècle comme l’unique marquisat du pays. Supportant la nouvelle dynastie royale de toute leur puissance, les Valéciens refusèrent d’abandonner leur autonomie lorsque le Guérisseur couronné fut élevé sur le trône d’Yr. Un compromis fut alors formulé : en échange de l’appui de la province du sud, le Roi acceptait de lui reconnaître le statut particulier de « Marche » d’Ébène. Les Valéciens pourraient dès lors préserver leur organisation politique interne sous la supervision d’un Haut-Inquisiteur royal. En échange, les armées du Val-de-Ciel seraient entièrement responsable de la protection immédiate des frontières méridionales et du mur de Théodas, imposante structure défensive construite entre le marquisat et l’ancienne république du Firmor. Ainsi, en tout respect de la légitime royauté de la dynastie d’Yr, la famille Arhima de Haut-Dôme et l’Assemblée des Vals veille à la préservation des montagnes.

Essentiellement confiné dans les Monts Namori, le Val-de-Ciel détient toutefois quelques possessions terriennes dans la région des Criffes, à la frontière entre Corrèse et le Sarrenhor, là où le fleuve de la Laurelanne se ramifie en trois affluents aux lits incertains. Anciennement sous le contrôle de la congrégation célésienne militaire de la Compagnie hospitalière, il s’agit désormais d’un point de passage quasi-obligé pour entreprendre l’ascension des montagnes. Sous le regard vigilant et pieux des religieux qui y résident toujours, nulle hérésie ne peut pénétrer le havre spirituel du royaume.

Le peuple du commun de Val-de-Ciel semble vivre hors du temps. Loin des conflits des cours du royaume d’Ébène, il s’adonne à l’élevage au rythme des saisons, fuyant les hauteurs lors des grands froids et délaissant les pieds des montagnes en été afin d’éviter les contacts avec les « Nordiens ». Spiritualité et élévation de l’âme sont les maîtres mots des Valéciens, qui descendent des plus fervents pèlerins du début de notre ère. La haute société du palatinat, quant à elle, est intimement liée aux chapitres de la Foi qui ponctuent les vaux. Tous les nobles sont conscients que leur autorité est directement assise sur la ferveur religieuse des sujets du royaume et, pour cette raison, ils n’hésitent pas à entremêler foi et politique. Néanmoins, bien malin serait celui qui pourrait déterminer quel noble est véritablement pieux ou non.

Finalement, sur le plan vestimentaire, les Valéciens optent le plus souvent pour des toges amples ou des manteaux longs. Les couleurs du Céleste (bleu, argent et rouge) sont les plus prisées à Haut-Dôme tandis que, dans les vaux, le confort est de la première importance, la vie dans les montagnes ne pardonnant pas à celui qui s’encombre d’apparats futiles. Gardiens des monts sacrés, les Valéciens oscillent ainsi entre les vêtements amples adaptés aux célébrations religieuses et les uniformes militaires.