Avhor

Capitale : Vêpre, l’Étoile du Soir

Devise historique : « Sans attendre »

Inspirations : Art, fête, carnaval, ivresse


Le palatinat d’Avhor, bénéficiant d’un climat tempéré et d’un positionnement singulier sur les bords de la baie d’Ambroise, fut dès sa fondation orienté vers l’exploitation des terres arables. Vignobles, houblonnières et cultures maraîchères parsèment les champs de la province et fournissent les matières premières essentielles aux boissons de qualité qui font la réputation d’Avhor. Le territoire est ainsi finement découpé et entretenu à l’intérieur de domaines agricoles articulés autour de manoirs ou de fortins détenus par la petite noblesse qui, paradoxalement, ne fut historiquement que peu supervisée par la chancellerie de Vêpre. Cependant, ce laisser-aller par rapport à la principale richesse du palatinat est amplement compensé par le rayonnement inégalé de Vêpre, la principale cité, dans laquelle se déroule la majorité des échanges commerciaux. Comme le confirme l’expression consacrée, en Avhor, vos pas ne peuvent que vous mener à Vêpre.

Érigée au centre du lac Dive, sur la minuscule île du même nom, la ville exige des semaines d’exploration pour devenir familière à l’oeil étranger. Le jour, le calme et la simplicité apparente de la ville aux mille vins sont susceptibles de décevoir le voyageur inexpérimenté qui en sillonne les artères. Effectivement, entre le lever et le coucher du Soleil, la Place aux Fêtes de Vêpre est essentiellement occupée et animée par les marchands de vin, de bière et de liqueur des campagnes environnantes. Par contre, le soir venu, les rues et les ponts reliant la cité à son faubourg vibrent aux sons des ménestrels et des tragédiens qui offrent leurs prestations aux passants et, dans le cas des artistes réputés, aux aristocrates et négociants. C’est cette vie nocturne qui fait l’honneur de Vêpre et qui justifie son surnom de l’Étoile du Soir.

Enfin, le lac Dive se jette dans la baie d’Ambroise par l’entremise de deux rivières jumelles : l’Astésia et l’Orellia. Si ces affluents ne se distinguent guère des autres cours d’eau du royaume, le modeste delta qu’ils forment entre leurs lits était couvert jusqu’en 322 d’une luxuriante forêt réservée aux chasses du prince et des seigneurs-palatins visitant Vêpre. Le Bois-du-Trône était entretenu en permanence par des forestiers directement placés sous les ordres de l’ancienne famille régnante Filii afin d’assurer aux dignitaires une expérience unique. Malheureusement, peu de scribes furent disposés à décrire avec précision les attraits de cette forêt, la roture et la moindre noblesse en étant exclues d’emblée. Néanmoins, on raconte que des jardins secrets et des labyrinthes exotiques y avaient été aménagés dans une absolue discrétion. Le mystère entourant les bois et la prolifération du gibier qui la parcourait permettent de comprendre l’engouement des puissants pour la région. Cependant, à l’été 322, un incendie dévastateur ravagea la forêt sous l’initiative d’un meurtrier connu sous le nom de « Rage ». Après que le criminel ait été capturé et exécuté publiquement dans la cité d’Yr, ses collaborateurs déclenchèrent un brasier infernal qui consuma une grande partie de cette merveille naturelle. Encore aujourd’hui, la forêt peine à renaître de ses cendres malgré les efforts de nombreux aristocrates avhorois.

Voisin continental de Salvamer, Avhor partage avec la région maritime une culture de raffinement et de beauté. Cependant, alors que Salvamer a développé une bourgeoisie forte basée sur les richesses de la mer, les Avhorois se sont fait connaître pour leur tempérament festif et, trop souvent, peu consciencieux. Partout sur les terres, qu’il s’agisse de fiefs nobles ou de terres religieuses, toutes les raisons sont bonnes pour célébrer et faire couler l’alcool : commémoration de la venue du Roi-Prophète et du Guérisseur couronné, semailles, récoltes, naissance d’un nouveau membre de la famille régnante, etc. Par conséquent, avec le temps, les vins et les arts avhorois se sont frayé un chemin dans les cours du royaume d’Ébène.

Cette prédominance des arts et de la fête a permis la création de guildes d’artistes qui sont devenues les lieux de naissance de la plupart des ménestrels et poètes du royaume. Ces regroupements, au nombre de trois, promeuvent chacun à leur façon les arts en vogue. Ainsi se côtoient les Ardii (tournés vers les arts abstraits et métaphoriques), les Veratii (tournés vers les arts imitatifs) et les Ascensii (tournés vers l’art religieux). Sans être en conflit les unes avec les autres, chaque guilde veille à former selon ses propres prérogatives les futurs poètes, musiciens et écrivains qui la fréquentent. Une fois les bases de leur art acquises, les étudiants partent en pérégrinations sur les routes du royaume afin de parfaire leur connaissance du monde et de trouver l’inspiration pour le chef-d’oeuvre qui fera leur renommée. De plus, ces trois guildes sont responsables d’organiser les multiples festivals avhorois, ce qui donne lieu à une compétition pour les événements les plus mémorables.

Sur le plan vestimentaire, les Avhorois ont des goûts se rapprochant de ceux des habitants de Salvamer où le confort se marie élégamment aux couleurs nobles. Entre les fêtes, les carnavals et les pièces de théâtre, les Avhorois exhibent fièrement les couleurs les plus flamboyantes et les étoffes les plus exubérantes. Chaque habit se doit d’être une fête en lui-même. Lors des festivals, la tenue d’occasion est la toge ample ou stola -écarlate, blanc et pourpre de préférence-, celle-ci facilitant les mouvements pendant les danses et maximisant le confort lors des banquets.